Actualités Boeing présente son nouveau monstre des mers, le sous-marin autonome Echo Voyager

Boeing présente son nouveau monstre des mers, le sous-marin autonome Echo Voyager

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Le géant de l’aviation américain Boeing a créé un sous-marin autonome capable de voyager à plus de 3300 mètres de profondeur pour une durée maximale de six mois.

Vous connaissiez les UAV (Unmanned Aerial Vehicle) et les UGV (Unmanned Ground Vehicle), voici le dernier modèle Boeing d’UUV pour Unmanned Undersea Vehicle. Lorsqu’on s’imagine l’exploration à l’aide de drones autonomes, on pense à des milieux inaccessibles comme les sols, le ciel ou bien l’espace, en oubliant trop souvent les fonds marins. Pourtant, les océans regorgent de mystères encore impénétrables. Et pour cause, la technologie nécessaire pour s’aventurer dans les bas-fonds des océans de notre propre planète est paradoxalement aussi complexe et coûteuse que celle utilisée pour voyager dans l’espace. La conséquence directe étant que 75% des zones très profondes demeurent inexplorées.

Un nouveau modèle révolutionnaire

Pour s’aventurer dans les profondeurs des océans, en-deçà des 3000 mètres, il y a deux options. Envoyer des sous-marins avec équipage humain (comme le Nautile ou le Victor), ou sans. Pour le moment, aucune des options ne prime véritablement sur l’autre puisque dans tous les cas, la difficulté est de concevoir un véhicule insubmersible et résistant à une pression phénoménale.

Qu’il soit habité ou non ne change pas radicalement la donne, si ce ne sont les risques humains encourus en cas d’échec. Alors pourquoi ne pas envoyer un sous-marin sans passager à bord ?

Echo Seeker dans la piscine de test, à Hutington Beach.

C’est le pari qu’avait lancé Boeing avec Echo Seeker. Sa conception et sa construction avait exigé la main d’œuvre et la matière grise d’une cinquantaine de personnes pendant trois ans. Pour presque 10 mètres de long, Echo Seeker est deux fois plus grand qu’Echo Ranger, d’une décennie son ainé. Pour contourner les problèmes de communications surface/fonds marins, les ingénieurs de Boeing ont eu la bonne idée (et les moyens) de concevoir des sous-marins entièrement autonomes. Echo Seeker et Echo Voyager sont donc capables, par eux-même, d’analyser le milieu dans lequel ils évoluent et dont ils n’ont presque aucune connaissance (puisque les fonds marins sont encore très peu cartographiés) et de réagir en conséquence.

A une allure d’environ 5,6 km/h, Echo Seeker peut parcourir une distance de plus de 400 kilomètres sans rechargement, soit environ 3 jours. Mais la vraie rupture, c’était qu’il ne requérait pas d’assistance à la surface. Son sonar lui permet par exemple de garder une distance de sécurité d’1 mètre avec le fond de l’océan et d’éviter toute rencontre inopportune avec un rocher. Ainsi, il sera désormais plus facile et moins coûteux d’explorer les recoins les plus obscurs de nos océans.

Les performances d’Echo Seeker battues en brèche

Le “petit” dernier, Echo Voyager, peut se vanter d’une autonomie autrement plus spectaculaire. De trois jours, l’autonomie des sous-marins Boeing a bondit à six mois avec le dernier modèle. Pour Lance Towers, le directeur Terre & Mer de la branche R&D de Boeing, les deux précédents modèles n’étaient que rien de plus que “des extensions des bateaux de surfaces”.

Echo Ranger ne mesurait que 5,5 mètres de long. Echo Seeker, 10, et Echo Voyager, triple la mise de départ avec ses 15 mètres de long.

La nouveauté d’Echo Voyager, c’est indéniablement son système de rechargement de batteries. Alors que son prédécesseur devait rentrer au bercail au bout de trois jours maximum, Voyager comporte un générateur à diesel qui lui permet de se recharger à la surface dès que ses batteries tournent court. Voyager devra toutefois se contenter de voyager qu’à 3300 mètres de profondeur, contre 6000 pour Seeker. Les premiers tests dans la nature sont prévus pour cet été, au large des côtes Californiennes.

Lance Towers déroule la liste des missions militaires qui pourront être assignées à Echo Voyager :

  • Surveillance et reconnaissance de surface.
  • Déploiement de charges.
  • Protection des infrastructures importantes.
  • Utilisation comme plateforme de combat.
  • Lutte contre la guerre sous-marine.
  • Pourra servir de leurre pour les sous-marins de guerre.
  • Déminage.
  • Et préparation des champs de batailles.

Une mine de ressources inconnues

C’est sans de doute l’une des raisons qui ont poussé notre pays à étendre son domaine maritime de 579 000 km2 en octobre dernier : compte tenu de la taille des océans (qui représentent 71% de la surface de la Terre) les fonds marins pourraient regorger de ressources convoitées. Les océans contiennent de nombreux minéraux et hydrocarbures. Ils pourraient donc devenir le prochain terrain d’exploration des géants pétroliers, dont les dépenses de forages ne cessent d’augmenter au fil des ans et à mesure que les distances de forage ne cessent de s’allonger, pour espérer trouver de nouveaux puits d’or noir plus accessibles. Du côté de la recherche scientifique, l’océan représente un vaste territoire rempli d’inconnues. Océanographes, biologistes, géologues et climatologues, tous ont à y gagner. L’étude des courants marins pourrait également favoriser le développement des énergies renouvelables marines.

Crédits photos et vidéo : Boeing

SOURCE H+ Media

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