Actualités L’humain au centre de l’internet des objets

L’humain au centre de l’internet des objets

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By Thibaut Moulin

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Communiquer avec des arbres, un des nouveaux pouvoirs du monde de l’internet des objets. Depuis 2013, la ville de Melbourne, Australie, a mis en place un site web permettant de partager des informations sur les arbres de la ville, chaque arbre possédant un identifiant unique. Ce « service » à l’initiative de la ville a été conçu afin de faciliter et d’optimiser la maintenance des espaces verts, mais les citoyens en ont naturellement détourné l’usage : Ils partagent des émotions avec les arbres comme avec des êtres humains. Les arbres reçoivent des messages d’excuses pour le désagrément causé par leur chien ou tout simplement des remerciements pour le simple fait d’apporter de l’ombre. L’internet des objets (IDO) ne permet pas seulement de partager des données, il permet de partager des expériences.

Une longue liste d’applications « grand public » pour l’IDO est en train d’émerger. Certaines entreprises s’essayent à enrichir l’expérience utilisateur de leur produit en lui donnant de nouveaux usages. Ainsi la société française Withings transforme le podomètre Pulse en un nouveau produit, le Pulse Ox, permettant de mesurer le niveau d’oxygène dans le sang et de suivre les cycles du sommeil pour un meilleur réveil, tout cela via une simple mise à jour logicielle. L’un des maitres dans l’art de l’amélioration logicielle est probablement Tesla, qui modifie le comportement de ses voitures en les rendant autonomes uniquement grâce à une modification du logiciel embarqué. L’internet des objets, quand il est bien pensé, permet d’aller plus loin que la seule récolte et restitution de données.

Il y a malgré tout des limites dans le déploiement de ce nouveau monde connecté : la première est physique et dépend du produit : un aspirateur ne peut pas, par défaut, faire office de thermostat. Il faut l’équiper d’un capteur de température. La deuxième est en rapport avec l’expérience utilisateur : Catherine Simon, Présidente d’Innorobo et experte en robotique, souligne dans une interview : «Il est complexe pour l’utilisateur de gérer de multiples applications et interfaces différentes sur son téléphone, toutes relatives à sa vie au quotidien. Combien avons-nous téléchargé d’applications que nous n’utilisons finalement pas sur notre téléphone pour les désinstaller quand nous avons besoin d’espace mémoire ? Alors imaginez les 200 applications pour les 200 objets connectés de mon environnement que l’on me promet dans toutes les études de marché !  Une pour le thermostat, une pour le réfrigérateur, une pour le pèse-personne, une pour ses volets, son alarme, sa musique, son pouls, sa tension, son activité physique, les calories consommées dans la journée, etc. Les divers objets connectés de mon environnement doivent être liés en réseau (communication Machine to Machine) qui lui-même doit être pensé en termes d’usages et de scénario de vie individuels et collectifs (la famille, les amis, les invités, etc.)».

Alors, imaginons par exemple, que quand le réveil de mon téléphone sonne, le chauffe-serviette de la salle de bain se met en route, mes toasts commencent à griller, mon café est déjà chaud et mon réfrigérateur me conseille un petit déjeuner en fonction du bon déroulement de ma nuit et en tenant compte des dates de péremption, de mon agenda personnel en ce jour qui commence et bien d’autres paramètres encore.

Le plus difficile et néanmoins le plus important pour que le marché de l’internet des objets dépasse le stade du gadget et soit adopté par le grand public est d’avoir une approche centrée sur l’utilisateur. Chaque « couple objet/service » créé doit faire évoluer et enrichir son univers de nouvelles expériences.

Plus facile à écrire qu’à mettre en œuvre. Néanmoins, l’adoption de solutions basées sur des systèmes Open Source avec la mise à disposition des API (Application Programming Interface) donne le pouvoir aux utilisateurs de définir les usages des objets connectés qui leur sont proposés. Il implique l’utilisateur et son pouvoir créatif dans la conception même de l’objet. L’Open source casse les barrières purement business et se concentre sur l’essentiel : l’expérience utilisateur.

SOURCE Innoecho

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